La vie après toi, la vie après nous. C’est moi qui ai décidé de tout arrêter, c’est vrai. C’était moi, celle qui a mis le point final à notre histoire, qui a laissé les mots se figer là, à la dernière ligne de notre chapitre. Mais une fois que tout est fait, une fois que la séparation est actée, pourquoi faut-il qu’il y ait encore tant de colère, ce flot d’émotions qui nous confond, qui me submerge, alors que je pensais avoir tout dit, tout choisi ? Là, maintenant, il faut se reconstruire, reprendre les morceaux dispersés, mais la vie après toi, elle tremble en moi. Elle hurle de silences, de vides profonds qui côtoient mes blessures. C’est comme si chaque minute sans toi résonnait, créant un espace béant que rien ne semble pouvoir combler. J’avance avec cette douleur sourde, ce poids invisible qui m’écrase, me ralentit, comme si même le simple fait de marcher devenait un effort, un combat contre l’absence. Il y a ces souvenirs qui surgissent sans prévenir, comme des éclats d’un passé encore trop vif. Un sourire partagé, un regard complice, nos doigts entrelacés, autant de scènes figées dans le temps, qui viennent me hanter, m’assaillir quand je baisse la garde. Et puis il y a cette colère, irrationnelle, tenace, qui se niche au creux de mes jours, se réveille dans mes nuits. Elle est dirigée contre toi, contre moi, contre ce « nous » qui s’est écroulé malgré tous nos efforts. Je l’ai voulu, oui, mais pourquoi alors cette souffrance qui refuse de s’éteindre ? Pourquoi cette impression de ne pas avoir existé à tes côtés pleinement? Je réalise que la vie après toi, après nous, c’est un territoire que je dois redécouvrir seule. Ce n’est pas la liberté que j’avais imaginée, ce n’est pas la paix espérée qui vient immédiatement. Avant cette liberté, c’est un champ de bataille intérieure, une reconstruction lente et incertaine qui se profile encore. La vie après toi, c’est ce silence qui s’étend entre mes pensées, cette voix étouffée qui me murmure que quelque chose est cassé en moi, peut-être pour toujours, je ne sais pas. Mais quelque chose s’est brisé dans le sens de l’amour et il me faudra du temps pour aimer à nouveau sans peur. Malgré tout, au milieu de ces ombres, il y a parfois une lueur timide, fragile, comme un souffle qui hésite. C’est l’idée que je pourrais, peut-être, avancer malgré tout, réapprendre à respirer seule. Mes pas, même tremblants, pourraient me porter vers un autre horizon, différent, inconnu. Il y a cette infime possibilité de se retrouver, moi, de trouver un sens à ma vie, de laisser les blessures guérir peu à peu, sans forcer, à mon rythme enfin sans que tu me renvoies ce que je ne peux pas faire. La vie après toi, elle est encore incertaine, douloureuse, mais elle est aussi pleine d’un silence nouveau, un silence où, peut-être, je pourrai réentendre la voix de mes propres désirs, de mes propres rêves. Ce n’est pas un chemin facile, non. Mais c’est prendre le chemin seule. C’est une marche lente, fragile, mais chaque pas, même hésitant, me rapproche d’une forme d’apaisement. La vie après toi, c’est le frémissement d’un renouveau, timide mais possible. C’est mon écriture qui revient dans son essence totale. A lire: Les chagrins éternels
Pourtant, comment deux personnes différentes peuvent- elles aller dans la même direction ? Elles peuvent emprunter le même chemin durant un temps et en effet regarder l’amour selon le prisme qu’ils auront construit ensemble, selon leur socle commun. Mais la véritable justesse du regard se situe dans l’acceptation de l’autre et de son parcours. Nous avons tous notre propre initiation et celle-ci passera nécessairement par des étapes différentes de celles de son partenaire. Les yeux du rêve de l’amour sont notre contemplation intime et elle nous appartient. Nous regardons alors notre partenaire comme un accompagnateur de vie, un compagnon. Et dans ce regard partagé, il y a ce lâcher-prise de l’engagement et de la possession. Accepter les silences, les non-dits parfois qui en disent long pour continuer malgré tout ensemble une fois que le regard posé ensemble est juste. La justesse, c’est cet alignement entre les deux partenaires et même si les horizons sont différents. Alors, oui cela pourra passer par des douleurs que nous ne serons peut-être pas prêt à accueillir. Ce sont ces ombres et ces lumières qui vont caresser le chemin du partenaire alors que nous serons en plein dedans. Le regard sur notre rêve de l’amour, c’est accéder à ce regard juste et arriver à être bien aimé.e ensemble. Il y a un long chemin à considérer pour ne plus tenir la barque de l’amour et essayer de naviguer sans courant. Cependant, vous le savez comme moi que ce n’est pas le cas. Il faudra aussi aller à contre-courant, il faudra aussi détourner et changer de bord. Ce qu’il restera de tout cela, c’est tout de même l’essentiel dans les yeux du rêve de l’amour, à savoir continuer son chemin et garder le souvenir de l’amour et continuer à aimer même si tout se termine et que chacun descend de la barque Les yeux du rêve de l’amour, c’est ouvrir les yeux et les fermer aussi parfois. Ceci est un extrait de mon livre “Les 7 rêves de l’amour, un voyage en pleine conscience du coeur.” Disponible via ce lien.