En nous s’immiscent ces moments fragiles et secrets qu’on n’arrive pas toujours à partager de vive voix. C’est un instant troublant où le cœur se lasse de porter certaines blessures. Quand il faut oublier les tristesses, ce n’est pas pour les nier ni les fuir, mais pour leur offrir un repos, une pause, un autre souffle. Oublier les tristesses, c’est apprendre à fermer doucement les yeux tout en déposant les pierres qui alourdissaient notre poitrine, une à une, sans précipitation. Ce n’est pas oublier tout ce qui a fait mal, parce que ça ce n’est pas possible, je crois mais mais c’est faire en sorte que ce poids ne soit pas trop lourd pour toujours. C’est s’autoriser à rêver à nouveau, à sourire sans arrière-pensée, à croire en d’autres jours qui n’ont pas encore de nom. Parfois, oublier les tristesses, c’est simplement s’accorder un instant, juste un seul où le silence se fait doux, où la nuit ne mord plus sur l’oreiller de vos larmes. Dans ce petit espace, peut renaître la force d’aimer, la lumière de se relever et le courage d’aller vers demain. Quand il faut oublier les tristesses, juste un peu, un moment, il faut se laisser traverser par celles-ci en écoutant ce qui palpite encore au fond et ce qui refuse de s’éteindre, et ensuite alors on peut écrire et se libérer pour recommencer vers un autre chapitre. Et peut-être que ce nouveau chapitre ne criera pas fort.Il commencera doucement, à pas feutrés, comme une page qu’on tourne sans faire de bruit, de peur de déranger ce qui guérit encore.Il ne s’agira pas de grandes promesses, ni d’oublier tout ce qu’on a perdu, mais simplement d’être là. D’exister un peu plus pleinement, un peu moins dans l’ombre. Car oublier les tristesses, même un peu, c’est parfois juste apprendre à vivre avec elles autrement. Les apprivoiser, comme on apprivoise le silence après une tempête. On n’efface rien, non. Mais on change la façon dont on porte ce qui nous blesse. On n’est plus seulement cette douleur. On devient aussi les rires timides qui reviennent, les bras qu’on ose tendre à nouveau, les mots qu’on recommence à écrire avec espoir. Et dans cet instant suspendu entre le passé et ce qui s’en vient, on se redécouvre vivant. Un peu cabossé, peut-être. Mais capable encore d’aimer. D’être aimé. Alors, quand il faut oublier les tristesses, ne serait-ce qu’un moment, offrez-vous cela :Le droit de recommencer. Sans honte. Sans hâte. Avec tendresse. Pour aller plus loin: A toutes ces femmes qui ont courbé le dos 50 exercices d’écriture thérapeutique
A toutes ces femmes qui ont courbé le dos. Elle se tient là, droite, vulnérable et pleine de ce qu’elle a vécu. À toutes ces femmes qui ont courbé le dos devant les rumeurs, les jugements, les mensonges, à ceux qu’on a fait taire à coups de regards en coin et de phrases qui blessent plus que des poings, à ceux qu’on a volés dans ce qu’ils avaient de plus précieux, leur voix, leur identité. Il y a quelque chose en elle de l’attente, oui, mais surtout de la délivrance. Une sorte de dernier acte qu’on n’applaudit pas mais de celui qui vous hante encore après le rideau tiré. Parce que ce n’est pas une fin, c’est une renaissance. Elle ne quémande plus un regard. Elle le traverse, le dissout, le renverse. Elle ne séduit plus, elle affirme sa présence sans questionnement et sans jugement désormais. Oui son dos porte des silences anciens et pas mal de renoncements qu’elle a pliés comme des lettres jamais envoyées car trop pleines de vérités pour ne pas brûler les mains des autres. Les gens l’ont peut-être laissée là, adossée à ce mur de certitudes fausses, de jugements gratuits, de caresses empoisonnées. Mais elle, je vous assure elle n’a rien oublié. Elle a tout gardé en elle. Elle n’attend plus qu’on vienne la sauver. Elle ramasse tous les restes pas pour pleurer dessus mais pour en faire autre chose. Un pont. Une arme. Une robe de cendres. Elle réapprend à vivre. Et le plus beau dans tout cela finalement c’est quand tout le reste a chuté mais que vous savez quoi faire de toutes ces poussières du mur pour le prochain acte, pour écrire un tout nouveau chapitre avec une plume trempée dans le silence devenu force. Elle ne parle pas fort. Elle n’a plus besoin. Chaque pas qu’elle fait, chaque silence qu’elle tient, porte plus de vérité que tous les discours de ceux qui l’ont niée. Elle ne cherche plus à prouver. Elle n’argumente pas. Elle existe. Et c’est déjà un acte de rébellion. Sa peau est devenue mémoire. Ses mains, des outils. Ses yeux, des phares. Elle avance, non pas malgré tout, mais avec tout.Avec les griffures, les manques, les failles. Avec la colère intacte et l’amour encore chaud. Elle ne demande plus la place. Elle la prend parce que son histoire mérite le sol, le ciel, le centre.Parce que ce qu’elle a traverse n’est pas une faiblesse mais une traversée. Elle ne veut plus d’excuses ni de regards désolés ni de tentatives maladroites pour réparer l’irréparable.Ce qu’elle veut, c’est marcher libre, entière, fière de tout ce qu’on a voulu lui faire taire. Et si elle trébuche, ce ne sera plus pour se briser, mais pour se poser, reprendre souffle, puis se relever encore. Elle ne ressemble peut-être plus à celle qu’on avait connue. C’est normal. Elle s’est retrouvée. Et c’est bien plus beau. Parce que maintenant, ce n’est plus elle contre le monde. C’est elle avec elle-même. Et ça change tout.