Des bouts de soi, des bouts de son âme, des bouts de son cœur, des bouts d’écriture dans des silences. Des miettes laissées exprès pour qu’on puisse retrouver le chemin.
Des bouts de soi comme dans les contes mais ici, la forêt est intérieure et les loups ne mordent pas, ils pleurent doucement dans la nuit.
Des bouts de soi comme on écrit, comme on respire sous l’eau par sursauts, par besoin. Pas pour dire, pour ne pas se noyer. Chaque mot est un petit linge étendu au soleil, un aveu discret que l’on ne fait à personne sauf peut-être au vent.
On ne sait jamais très bien ce qu’on dépose sur la page peut-être un souvenir qui grelotte, peut-être une larme qui ne voulait pas tomber.
Il y a des silences plus pleins que tous les cris. Dans ces silences-là, on sent que quelque chose en nous regarde doucement les choses passer, un oiseau fatigué sur le bord d’une branche, une lampe oubliée allumée dans une chambre vide, un cœur qui continue d’aimer même quand il n’y a plus personne à attendre.
Ce sont des bouts de soi, ces bouts-là qu’on sème, non pour qu’ils repoussent, mais pour qu’ils reposent.
Pour aller plus loin: