Ecrire quand on est hypersensible

Ecrire quand on est hypersensible, c’est comme si vous trouviez une voix. L’écriture devenant un refuge et pourtant lorsque nous avons une hypersensibilité intense, les mots fuient de notre coeur. Ils tentent de trouver un chemin d’existence.

Je n’ai pas toujours les mots justes pour exprimer ce que je ressens. Parfois, ils m’échappent, se dérobent comme du sable entre mes doigts. Hypersensible, je perçois les émotions avec une intensité qui m’étreint, mais lorsque vient le moment de les traduire en paroles, tout semble s’effacer ou perdre de sa substance. C’est comme si le langage, pourtant si riche, devenait soudain insuffisant, incapable de contenir l’immensité de ce qui m’habite.

Dans mon monde intérieur, chaque sensation est vive, chaque frisson est une onde qui se propage et résonne. Mais à l’extérieur, tout paraît plus terne, plus fade. Les mots échouent à restituer la profondeur des ressentis, et ce décalage crée en moi une fatigue silencieuse, une lassitude qui me pèse. Je voudrais pouvoir composer avec les émotions, les transformer en quelque chose de beau, de compréhensible, mais il arrive que l’inspiration s’étiole, que l’énergie me manque. Car mes émotions hypersensibles sont si profondes, si intenses que je perds le fil de ce que je voudrais dévoiler. Transformer l’indicible en mots est difficile. Ecrire une lettre à l’hypersensible que je suis, lui laisser l’espace pour mieux dire ce qui la dévore à l’intérieur.

Mais, peu à peu, on se replie sur soi-même comme une feuille qui se referme à la moindre brise, comme une mélodie qui s’éteint faute d’être entendue. On se recroqueville dans ce refuge intérieur, là où tout est plus intense, plus vrai, mais aussi plus solitaire.

Et malgré tout, l’écriture est là telle un journal de vie. L’écriture thérapeutique peut être une alliée précieuse pour notre épanouissement personnel.

Elle est ce pont fragile mais puissant entre mon monde intérieur et celui des autres. À travers elle, je peux modeler les émotions, leur donner une forme, une voix, une existence tangible. Elle est ma délivrance, mon échappatoire, ma vérité. Les mots couchés sur le papier deviennent un écho fidèle de ce que je ressens, sans filtre ni déformation. Grâce à eux, je ne me perds plus dans le silence ; je me retrouve.

Écrire, c’est se libérer. C’est exister autrement, pleinement. Peut-être qu’avec le temps, ces mots sauront également toucher, résonner en d’autres âmes, et créer ce lien que je cherche tant à tisser.

Je vous propose un exercice d’écriture thérapeutique:

Exercice d’écriture : Le dialogue intérieur apaisant

Quand les émotions sont trop intenses et que les mots semblent inaccessibles, il peut être difficile d’exprimer ce qui nous traverse. Cet exercice permet de mettre en lumière ces ressentis d’hypersensible en leur donnant une voix bienveillante et apaisante.

Les consignes d’écriture:

  1. Choisis une émotion dominante
    Prends un instant pour identifier l’émotion qui est présente le plus en ce moment (tristesse, colère, frustration, joie intense, fatigue émotionnelle…).
  2. Donne-lui une forme et une voix
    Imagine cette émotion comme un personnage ou une entité (une vague, un feu, un vent, une ombre…). Décris-la en détail : sa couleur, sa texture, la sensation qu’elle vous procure.
  3. Écris-lui une lettre
    Adresse-toi à cette émotion comme si elle était une amie à qui tu peux tout dire. Explique-lui comment tu la ressens, pourquoi elle est là, ce que tu voudrais qu’elle comprenne. Laisse les mots couler sans jugement.
  4. Laisse ton émotion te répondre
    Inverse les rôles : écris une réponse comme si ton émotion te parlait. Que veut-elle te dire ? Pourquoi est-elle là ? Que peut-elle t’apporter de positif ?
  5. Relis et accueille
    Prends un moment pour relire tes mots. Que ressens-tu ? Y a-t-il un apaisement, une prise de conscience ? Si besoin, écris une dernière phrase pour conclure même, comme un mantra ou une affirmation douce pour toi-.

Exemple :
“Chère tristesse, tu es là aujourd’hui, lourde et pesante. Tu me fais croire que je suis seule, mais au fond, tu n’es qu’un passage. Peut-être veux-tu juste me dire que j’ai besoin de repos ? Je t’accueille sans te laisser m’envahir.”


Cet exercice permet de se détacher des émotions trop envahissantes et d’instaurer un dialogue intérieur bienveillant. En les extériorisant, on les comprend mieux et on les apaise naturellement.

Pour aller plus loin:

Quand notre coeur est trop lourd à porter

Le guide de l’autothérapie par l’écriture

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