J’ai peur de me perdre dans ce dédale où je ne trouve plus d’issue. Certains l’appellent la nuit noire de l’âme. D’autres dans leur mental, la dépression mentale. Et bien pour moi ce n’est rien de tout cela, je me retrouve face à un néant existentiel qui me met dans un entre-deux certes désagréable, inconfortable actuellement mais où je sens en moi que j’ai le pied sur la pédale pour avancer mais sur laquelle pour le moment je n’appuie pas. Tout va redémarrer d’un moment à l’autre. Ce sera alors comme une seconde chance. Comme une rédemption enfin certainement comme une réunification avec moi et l’amour.
Que dois-je alors comprendre dans cette incertitude de ma vie quand j’ai le sentiment que rien ne va ? Dois-je lâcher-prise ? Dois-je m’en remettre aux mains de mon destin ? Dois-je simplement accueillir ?
J’ai peur de me perdre. J’ai le sentiment de ne plus me reconnaître comme si un total remaniement de ma vie devait se faire.
Un reset comme on dit où le signal 404 not found apparaît à chaque tournant que je prends m’indiquant que ce n’est pas ça, qu’il faut chercher encore en moi la réponse.
Je ressens une perte de moi-même ou peut-être est-ce le signe que je dois me retrouver pour continuer ?
Peut-être sont-ce les prémices d’une reconnaissance de qui je suis véritablement ? Mais alors dans ce cas je ne suis pas en train de me perdre, je suis en train de cueillir délicatement chacune des fleurs des graines que j’ai semées pour être au cœur de moi-même. Je suis sur la bonne route, le pied sur la pédale mais pour le moment je reste figée dans ce silence, dans cet état statique. Ce moi-même que je ne connais pas véritablement, que je croyais connaître mais au final qui cherchais plutôt à survivre que vivre, qui tentais de convaincre plutôt que d’être dans sa nature, qui laissais les autres prendre le pouvoir sans que moi je ne fasse rien.
Et si ce sentiment de me perdre revenait finalement à vivre dans mon essence, dans mon infiniment petit sans rien d’autre que ce que mon âme souhaite exprimer.
J’ai peur de me perdre parce que je ne connais pas ce nouveau chemin. Je ne sais pas où je vais. J’ai l’impression que je dois tout réapprendre avec cette nouvelle pédale sous mes pieds sur laquelle je n’appuie pas encore : comment aimer ? Comment éduquer ? Comment apprendre ? Comment m’approprier ma vie ? Comment la rendre complètement mienne ? Oui c’est bien ça comment me rendre ma vie ?
Celle que j’ai laissée filer, celle avec laquelle je me suis tant de fois fourvoyée, perdue, malmenée, mal-aimée.
Peut-être que dans cet état actuel de perdition, je redeviens neutre à moi-même. J’efface ce qui m’entrave, m’aliène pour retrouver mon véritable chemin.
Je n’ai pas toujours su être comme les autres. Je n’ai finalement pas compris que la vie ne doit pas être des choses à réaliser mais plutôt à être avec moi. Que nous fassions corps l’une et l’autre. Que nous puissions s’entendre intimement et entièrement.
Alors peut-être que cette peur de me perdre face à l’inconnu qui se présente me ramène à moi petite fille dans un coin de la cour isolée parce que les autres m’humiliaient. Peut-être que cette crainte au ventre me propulse à la dureté de ce que les gens vivent et établissent comme terrible constat dans leur vie que rien ne va.
Et si pour moi finalement tout allait bien. Et si c’était la chance de ma vie que de me réveiller enfin et de saisir à bras le corps ce qui m’appartient véritablement à savoir ma vie et ma destinée et d’en faire ce que bon me semble.
Sans crainte mais plutôt la confiance et la foi. La foi en ma puissance, en ma source d’abondance, celle qui m’apporte tant de richesses à ma conscience et à la femme que je deviens.
Je n’ai pas besoin de bras pour m’épanouir. Je n’ai pas besoin d’aimer pour m’aimer. Cette nuit, je le dis en l’écrivant. Je vais laisser maintenant l’amour être et fusionner avec moi sans le provoquer, le chercher.
Je vis ce que je deviens et je vais l’accueillir en devenant la version authentique de moi-même. En recueillant ce que j’ai semé et en me détournant de ce que je ne veux plus.
Faire confiance en ma solitude sacrée, enlacer mon amour et ceux des autres qui sauront me voir, me regarder dans cette errance finalement pas si désorganisée même si tout converge à cette apparence. Je ne suis pas un mouton qui suit les autres. Je n’ai pas des ailes brisées, mais plutôt des ailes prêtes finalement à prendre leur envol.
Je dois juste faire confiance au plan des cieux, à l’univers du tout, et surtout à la voix de mon âme celle qui me chuchote ce texte que je suis en train d’écrire en écriture intuitive. Celle que je voudrais soigner, guérir et amplifier pour que seule mon intuition et mon écoute prennent pleinement leur place dans ma vie.
Je ne suis pas une organisatrice, je suis plutôt une musicienne, une créatrice de nouvelles choses dans ma vie qui m’amènent vers une renaissance, vers un horizon étranger qui me plaît déjà même si j’ai ce sentiment de me perdre. Cette crainte au cœur de mes tripes comme un dernier saut dans le vide sans filet autour de moi.
Atterrirai-je ? Oui certainement là où je dois être et sans rien avoir contrôlé de ma trajectoire car lorsqu’on se lâche et qu’on en revient aux mains de notre destinée, on ne sait pas. On ne sait plus. La mort ou la vie ? Je sais déjà que pour moi ce sera la vie.
Et c’est cela qui se passe dans ma vie actuellement. Je ne sais pas où le tourbillon de ma vie m’emmène, mais je le suis dans son mouvement.
Je dois juste lâcher pour ne plus pleurer de peur, mais pleurer pour mes retrouvailles. Mes larmes pourraient malgré tout être celles d’une dernière fatigue et d’un au revoir à ce que je fus et qui m’a tenu. Je l’honore et je désire aujourd’hui rendre la beauté à la version que je travaille depuis tant d’années, qui m’a valu tant d’incompréhensions et de jugements et qui en appellera d’autres très certainement. Mais ce n’est pas de cela dont il est question aujourd’hui pour moi. Il est question d’un nouveau départ. Je me suis suffisamment entrainé pour pouvoir prendre ce nouveau tournant de la victoire. Celui où tout se libère.
Où je prends ma vie dans mon cœur en plein cœur pour l’entendre, et chanter avec elle la partition de ma vie et ainsi attirer le plus juste, le plus vraisemblable et la plus merveilleuse des expressions de mon âme. Je me donne cette année pour tout nettoyer, purifier émotionnellement grâce à l’écriture et repartir avec moi-même et non plus vers moi-même.
J’ai peur de me perdre dans ces instants et je décide d’accueillir ce sentiment de façon positive après avoir écrit ce texte.
Se perde, ne rien reconnaître, avoir un sentiment de vide et de mort en soi pour regarder à nouveau autrement sa vie et se dire que finalement tout peut se recréer comme si c’était notre accouchement.
Je vais bien, je suis juste en état de méconnaissance et de renouveau. J’apprends à trouver mon nouveau souffle de vie qui se prépare et que je sens déjà en moi comme une évanescence tant cherchée depuis toutes ces années.
Qu’est-ce qui changera ? Je n’en sais rien.
Je ressens juste que c’est moi qui arrive et c’est suffisant pour aimer le reste de ma vie et ainsi prendre mon envol en étant l’oiseau que je suis et pas un autre.
Pour aller plus loin:
Le guide de l’autothérapie par l’écriture
Ecrire pour lâcher-prise: un chemin vers la lumière intérieure