Les blessures, ces souffrances cachées sont des nervures de la vie comme celles des feuilles. Elles sont notre douleur tout comme notre force.L’épanouissement, la réussite sont souvent le paravent à beaucoup de blessures en nous.
Petite, j’aimais enlever la partie verte de la feuille en suivant les nervures de celle-ci. Il ne me restait alors que ce squelette de la feuille composée des nervures, minces filaments.
Le vert de la feuille disparu et il reste seulement les nervures. Elles tiennent sans le vert de la feuille ou ce qu’on appelle le limbe. On a alors la nervure principale et les nervures secondaires.
Combien de fois ai-je observé ce corps de la feuille sans limbe et combien de fois me suis-je demandé comment tout tenait si finement, telle une dentelle fragile.
Ces veinures apparentes forment ce qu’on appelle les blessures de la feuille. Mais il faut savoir que malgré ces blessures, toute la feuille est irriguée. L’eau circule dans tous ces réseaux et assure la constante croissance de la feuille.
Par cet exemple de cette architecture végétale, je souhaite faire le parallèle avec nous-mêmes, et nos blessures.
Nous avons tous une nervure principale et des nervures secondaires, ces blessures qui nous tiennent. Il est prouvé également que malgré une perforation dans la feuille qui couperait une nervure, l’eau continue à circuler.
Une perforation qui pourra être celle de la maladie, d’une séparation, d’une mort.
C’est donc une comparaison passionnante au regard de notre vie et des blessures qui peuvent être ces nervures constantes et pouvant être bouleversées par des chocs, des traumatismes forts survenant dans notre vie.
Les nervures symbolisent nos chemins, nos rencontres, nos liens, nos relations, toutes ces coïncidences non hasardeuses qui constituent notre arborescence de vie. L’eau qui nous nourrit et nous laisse vivant tout en continuant notre croissance.
L’eau représente notre pouvoir personnel. Le pouvoir personnel agit toujours pour nous tenir.
Il s’agit par conséquent de prendre conscience de notre pouvoir et de tous les possibles pour le maintenir et l’accroître.
Les nervures de la vie constituent notre généalogie de l’être. Nous ne pouvons y échapper. Certains diront que rien n’est écrit et d’autres affirmeront que le destin est une histoire de volonté qui nous appartient.
Les nervures de la vie, ces blessures sont notre arbre. Elles constituent ce squelette non apparent et qui reste caché dans notre corps.
C’est toute cette écologie personnelle et profondément intime qui nous relie avec le monde extérieur.
C’est comme une empreinte ADN, comme une empreinte de votre main.
C’est l’empreinte de votre vie. Les nervures sont rigides et représentent le symbole de notre arborescence centrale qui est reliée à nos blessures.
Cette arborescence est une réussite dans notre incarnation. Nous nous développons autour de ces nervures principales et secondaires.
Rien ne pourra les déchirer, les ramollir. Elles vont continuer leur croissance coûte que coûte même si ces ramifications vous semblent tellement fragiles par moment ou tellement lourdes à porter en soi.
Nos blessures sont notre essence. Elles sont ces nervures essentielles à notre existence. Retirer avec douceur ce qui les encombre, agir pour mieux respirer.
La résilience a ce pouvoir de la transformation et de la résistance. Faire de cet effeuillage progressif de nos blessures une facilité à grandir et à mieux s’aimer aussi.
Notre squelette fait de nervures nous tient quoiqu’il en soit et il est prêt sans cesse à se régénérer dès que des mains agissent pour enlever la lourdeur, l’étouffement à notre propre développement.
Soyons feuille, soyons nervures et regardons la nature comme un enseignement sur notre résilience et sur notre réussite à la vie.
L’épanouissement, la réalisation de soi est le fruit de blessures que nous avons réussies à aimer et à transformer. C’est le bénéfice d’un travail, d’un développement sans cesse de ces nervures accueillies en soi pour mieux apprendre et mieux être tout simplement.
Nelly