Article original écrit pour le site www.lesmotspositifs.com La réconciliation est un pardon authentique. Cette sincérité vient toucher profondément notre relation que nous entretenons tant avec nous-même qu’avec les autres et le monde extérieur. La réconciliation implique donc d’aller au cœur de nous-même avant tout et d’envisager le pardon envers l’autre aussi. La réconciliation vient réveiller notre globalité humaine tant dans son ombre que dans sa lumière. L’acte d’amour qui se crée au travers de la réconciliation est une force dont on ne devrait pas se passer dans les épreuves de notre vie. Réconcilier vient du latin « reconciliare » qui veut dire remettre en état, rétablir. On sent alors toutes les fêlures, les cassures qui ont mené à cette réparation. Pour illustrer cette caractéristique de la réconciliation, l’art du Kintsugi en est un bon exemple. Dans son livre le kintsugi, l’art de la résilience, Céline Santini décrit cet art japonais qui consiste à réparer les objets brisés en mettant de l’or. Cette technique redonne alors une deuxième vie aux objets. Dans cette délicate transformation, il y a la métaphore de l’amour au travers de l’or qui se crée son chemin pour redonner une existence à ce qui fut brisé, blessé dans l’âme. Remplir, embellir les cassures par des jointures d’or est un geste d’amour déposé sur ce qui a eu mal, sur ce qui fut détruit tout en découvrant, tout en assumant cette nouvelle image de soi. Au travers de cette définition et de cet art, on perçoit la dimension d’une restauration, d’une reconstruction bordée d’amour dont chacun a besoin pour passer d’un cœur blessé à un cœur guéri. On pousse notre responsabilité de guérison jusqu’à la réconciliation de soi avec son être profond, en caressant son âme. On ose aller plus loin dans la puissance de la réconciliation qui devient alors un acte de guérison puissant qui nous aidera à dépasser nos difficultés de la vie. C’est une résilience aux multiples visages car derrière ce pardon à soi se cache toute notre profondeur et notre force à regarder la vie non plus comme des épreuves mais comme un chemin d’existence que nous seuls pouvons traverser dans la sincérité, la tendresse ou pas. Des séparations à la réconciliation Nous vivons tous de nombreux deuils d’amour dans notre vie qui se caractérisent par des séparations d’amour. Qu’elles soient amicales, familiales ou sentimentales, elles peuvent nous bouleverser, nous retourner l’âme et créer des blessures dont on a du mal à se remettre. Très souvent c’est alors la spirale aux tourments qui commence. Les remords, les regrets, les souvenirs, les doutes, les inquiétudes, les peurs, les jugements sont autant de troubles qui nous encombrent le corps et l’âme. On se juge et on se laisse également jugé par les autres. On s’accuse de beaucoup de choses. La culpabilité nous envahit et s’installe. Elle revient à notre porte alors que nous l’avions laissé enfouie en nous lors de notre enfance. C’est la blessure de la honte qui revient adulte. Et une fois que nous entamons ce tribunal à soi, il est souvent difficile de s’en sortir si nous ne prenons pas la mesure de notre responsabilité. Cette responsabilité va nécessairement passer par une prise de conscience. Quand on a honte de quelque chose, soit on reste dans la honte à soi soit on cherche le pardon. C’est un choix simple en apparence qui laisse planer une évidence. Pourtant soit nous irons vers une décision authentique en étant dans une relation sincère avec soi et avec les autres, soit nous resterons des clandestins de notre vie derrière le masque de la honte. Nous ferons du mal ou nous nous ferons du mal sans conscience véritable. Carl Gustav Jung parle de « la psychologie des profondeurs » en expliquant que si quelqu’un nous a fait mal, est-ce que son intention était vraiment de nous blesser ? Les hommes sont adeptes de cette mascarade, de se cacher derrière des intentions purement intimes mais qui ne seront ni explicites pour la personne qui subira ou partagera cette situation ni claires pour nous-mêmes. C’est une blessure que nous créons envers nous-même ou envers l’autre pour la plupart du temps de façon inconsciente. C’est pour cela qu’il est si difficile de revenir à notre responsabilité de relation authentique avec soi. Nous nous persuadons sans cesse de notre honnêteté dans un choix, pourtant nous sommes des menteurs qui ne regardons pas nos écarts, nos manquements, nos ratages, nos ombres de la vie. Alors quand il s’agit de quitter cette zone et revenir à une humilité de soi, tout un chemin d’apprentissage est nécessaire. Accepter nos agissements et notre façon d’être dans le monde revient à donner une place à notre globalité humaine quitte à en pleurer parfois, à en douter, à haïr nos actes et détester nos peurs. Comment se sortir de cette zone inconfortable de l’existence? Comment faire en sorte d’être authentique avec soi-même et accepter d’entrer dans une réconciliation à soi et avec l’autre également, nous permettant ainsi de regarder sans œillère toute la complexité de notre vie, et de notre être. Choisir entre le clandestinement ou l’authenticité, c’est considérer le pardon à soi et à l’autre dont nous sommes réellement capables et responsables. Nos actes ont des causes et des conséquences. Pour atteindre la réconciliation authentique, il revient à trouver une voie qui nous permettra de dépasser notre cercle vicieux de remords. Comment se réconcilier avec authenticité ? Pour vous aider, voici 5 étapes pour atteindre la réconciliation authentique au cœur de vous-même 1. Le remord est une blessure positive, acceptez-le! Le remord est une douleur que nous nous imposons comme une sanction, une peine maximale à ce que nous avons réalisé et que nous jugeons de néfaste. Le remords est une blessure que nous faisons naître si quelque chose ne s’est pas déroulé comme nous l’aurions espéré. Pourtant dans le remord il y a le mouvement de la vie qui n’est pas à considérer comme un châtiment mais plutôt comme une ouverture de l’être à se dire qu’il a agi comme il le sentait. Il arrive que certaines choses nous échappent parfois
J’ai eu envie de tout laisser en plan. J’ai eu envie de revenir aussi en arrière. Je me suis dit qu’il valait mieux ne pas céder à mon coeur et faire comme si. Oui faire comme si et rester transparente. Jouer les faux semblant, mentir encore devant ces personnes. Faire celle qui est heureuse, alors qu’au fond de moi rien n’allait. J’ai cru que c’était la bonne place, ma place et puis en fait, en regardant cette place j’y ai vu un trou.  Le trou béant de mon âme. Ce creux de mon être blessé et percé par tout ce que j’ai laissé venir, m’envahir et me manger petit à petit. Je n’ai pas aimé ces restes et puis j’ai voulu les prendre pour les enlever mais ça ne marche comme ça, on ne se débarrasse pas de ses restes. J’y ai laissé ma peau dans ce trou. J’y ai laissé tous ces restes dont je ne veux plus. Je les ai laissés s’enfouir tranquillement parce que ça ne m’appartient plus.Alors j’ai dit oui au changement et j’ai dit non à l’arrêt de mon coeur.Aujourd’hui, je me suis trouvée un peu plus. Je me sens plus sincère avec moi. Je me sens plus proche de qui je suis. Pourtant quel bazar à l’intérieur, quelle cacophonie sans limite.Et puis quand est ce que j’allais arrêter de m’auto saboter et d’attendre encore qu’on vienne m’aimer pour me guérir.Et un jour, on regarde le plafond de sa chambre, les rideaux fermés et les larmes coulent. On se dit que c’est le moment d’aller regarder ailleurs. Pas d’exotisme. Non l’ailleurs de son existence, celui que vous n’avez pas encore exploré, connu parce que vous ne saviez pas qu’être sincère, c’est laisser couler jusqu’au sentiment de la solitude et dans la prise de conscience de ses restes. Se retrouver seule et puis se dire que reste t’il finalement?Juste moi et toi. C’est à ce moment de rupture avec soi qu’un amour peut arriver étrangement. Toi qui arrives un jour et qui ouvres ta porte aussi.Les blessures, nos peurs et puis le coeur a percé. Le coeur s’est enfin trouvé. Je suis enfin sincère avec moi, avec toi. Et tant pis pour les restes que je n’ai pas réussi à réparer, et tant pis pour tout ce que je n’ai pas su tenir dans mes bras en haut de la montagne. Je suis enfin sincère et la sincérité c’est une drôle de façon de se retrouver face au monde. Face au monde et se dire que c’est tellement mieux de laisser ce qui n’est pas à nous, c’est tellement plus puissant de changer de regard sur la vie et de s’ouvrir à l’amour.Se dire finalement que le plus important c’est soi et l’amour. S’aimer et aimer dans le plus profond dialogue de la sincérité.Je suis enfin sincère et c’est suffisant pour moi de le croire et de continuer seule dans mon âme avec la chance d’avoir l’amour à mes côtés aussi.