Article original écrit pour le site www.lesmotspositifs.com Comment se reconstruire après un deuil périnatal ? Comment dire au revoir à l’enfant qui n’a pas pu exister ? Pourquoi certaines âmes d’enfants vivent et d’autres meurent rapidement ? Perdre son enfant est certainement l’un des traumatismes les plus violents qu’une femme puisse connaître. Que cette perte se passe durant la grossesse ou juste après, elle laisse une empreinte à vie dans notre matrice énergétique de femme. Beaucoup diront que la relation avec son enfant n’a pas eu le temps de s’installer dans le sillon de la famille pour amenuiser cette perte. Pourtant c’est sans aucun doute le deuil le plus paradoxal, le plus douloureux, le plus profond qu’une femme puisse vivre dans son existence. Certaines femmes qui sont confrontées à ce deuil ne se remettent jamais de cette souffrance. Comment pouvons-nous nous remettre de la mort d’un enfant alors qu’il était destiné à la vie ? C’est une question bouleversante qui pour beaucoup d’entre nous renferme tout son lot d’injustice, de colère quand nous y sommes confrontées. Si un accompagnement psychologique est nécessaire dans ces cas-là, il est important aussi de trouver une voie de guérison personnelle et intime pour accompagner cette douleur. Je vous propose ici un chemin de compréhension du deuil périnatal afin que vous puissiez chacune mettre un message sur cette séparation d’amour et envisager une autre destinée de cette âme perdue. La complexité du deuil périnatal Le deuil de la vie est complexe. En effet, lorsqu’une femme attend son bébé, tous les projets d’avenir se profilent, la mort qui s’impose alors est une source d’incompréhensions quand elle vient sans qu’on s’y attende. Le deuil périnatal peut se manifester pendant la grossesse, à la naissance ou pendant les sept premiers jours. La mort d’un nourrisson ou d’un fœtus in utéro est encore minimisé dans notre société. Le deuil périnatal est même tabou dans de nombreux pays. Les femmes ou les couples qui vivent ce traumatisme peuvent refuser d’en parler. Cela crée un vide et génère un questionnement existentiel sur la vie des enfants : Pourquoi certaines âmes d’enfants vivent et d’autres meurent rapidement ? Pourquoi est-ce moi qui vis cela et pas d’autres ? Autant de questions sur la naissance, la mort, l’accouchement, donner la vie, perdre la vie, l’amour que l’on porte à son enfant, le lien d’amour qui nous unit à notre bébé, notre enfant que nous mettrons au monde neuf mois plus tard. La douleur est dure. C’est le chagrin d’amour qui nous retranche dans notre solitude intérieure en se répétant que personne ne peut comprendre ce que nous vivons. Il faut donc apprendre à se reconstruire émotionnellement pour faire face à cette épreuve. Il faut apprendre à poser des mots à ces maux de désespoir et de souffrance. Fort heureusement, de nos jours, certains personnels médicaux proposent d’accompagner ce moment douloureux en conscience car un indicateur très fort subsiste : une grossesse sur quatre n’aboutit pas. On estime à 15% le nombre de fausses couches durant les grossesses. Ces données reflètent combien nous sommes nombreuses à être certainement passées par ce chemin bouleversant et rempli de chagrin. Le deuil périnatal n’est pas un deuil du passé mais il est un deuil de l’avenir. Comment définit-on le deuil périnatal ? Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), même si ce deuil est reconnu en tant que tel, il le catégorise comme un deuil de la vie qui n’aura pas lieu, un deuil de projets. Celui-ci concerne les grossesses non abouties mais aussi la perte de l’enfant dans les 7 jours de l’accouchement. L’être n’a pas existé et la relation n’a donc pas eu lieu concrètement. Les souvenirs, les liens ne se sont pas créés physiquement ou très peu. Au travers de cette définition, c’est donc une souffrance qui peut rester silencieuse durant toute une vie à laquelle on aura porté qu’un intérêt rapide. Comment est vécu un deuil périnatal au sein du couple parental et dans l’entourage ? Perdre un enfant n’est pas dans la logique naturelle du cycle de la vie. Certains parents souffrent et se retrouvent confrontés au regard des autres et aux consolations malheureusement souvent maladroites. « Vous en aurez un autre ». Comme si un enfant pouvait se remplacer, s’oublier. Perdre un enfant si tôt fait de lui un être qui n’est pas reconnu socialement. Il n’a pas laissé de traces et par conséquent il laisse un vide qui pour les parents ne peut se résumer quoiqu’il en soit à un passage quand la souffrance prend le dessus. On peut donc ressentir toute la complexité émotionnelle à comprendre cette réalité du deuil expliquée sous ce paradigme. Vous ressentirez de la honte, de la culpabilité de ne pas avoir été au bout de cette grossesse. Vous souffrirez et devrez dans un laps de temps court pour prendre des décisions suite au décès de votre enfant: Lui donner un prénom, habiller l’enfant, garder une empreinte du pied, de la main, organiser des obsèques ? Autant de décisions qui glacent le cœur de la mère, du père, du couple parental. Sommes-nous prêts à garder un souvenir du bébé pour toute la vie ? Faut-il considérer cette épreuve uniquement comme un passage ? Pouvons-nous réenvisager d’avoir un autre enfant ? Doit-on comprendre que chaque cycle de vie est un cycle d’âmes qui viennent s’incarner dans des durées diverses ? Pourquoi certaines âmes d’enfants vivent et d’autres meurent rapidement alors? Comment pouvons-nous considérer qu’une relation ne s’est pas établie entre l’enfant et sa mère durant la grossesse ? Pourquoi certaines grossesses aboutissent et d’autres non ? Beaucoup de questions autour du deuil périnatal qui méritent des explications conscientes sur le sens que nous pouvons donner à la vie et à l’amour inconditionnel pour un être cher absent. Vivre un deuil périnatal c’est mettre une conscience sur l’existence d’un être de passage dans son corps sans qu’il puisse s’incarner dans la vie. Et si on reconsidérait le rôle de l’âme de l’enfant ? Lorsqu’on considère que l’incarnation de chaque être est un mouvement de la vie. C’est nous qui mettons une règle dans la durée et estimons que lorsqu’un enfant meurt