J’ai vécu un voyage sensoriel qui m’a ré unie dans mon écriture, qui m’a fait me retrouver profondément et authentiquement dans ma bulle de créativité. J’attendais ce moment avec impatience. Un instant de lâcher-prise, de soin que je voulais m’offrir depuis des mois.
Les ressentis du passé
Toute la journée en attendant ce soin, j’étais baignée par les flots de ma petite fille intérieure. Celle qui a besoin de pleurer, de se laisser câliner. Celle qui doute, celle qui s’élance. Une pluie d’émotions que j’avais emmurés depuis quelques semaines. Mais que je gardais bien encore au fond de moi sans oser me libérer. J’ai eu beaucoup de ressentis, des remontées de mon passé, des choses encore à régler qui n’en finissent pas. Ces douleurs qui restent, qui s’estompent, qui se perdent mais qui retrouvent toujours le chemin émotionnel de mon cœur. Les ressentis du passé ne sont pas forcément négatifs. Ils viennent de plusieurs liens qu’on crée, qui disparaissent, qui se fragilisent aussi et qui deviennent des morceaux de puzzle qu’on essaie de rassembler tant bien que mal pour se comprendre, pour comprendre sa vie et sa place.
Les ressentis du passé se mêlent au présent et au futur et c’est une quête incessante qui peut s’avérer épuisante si on ne garde que l’après et pas le pas à l’instant présent.
Écrire ma bulle intérieure
Il y a quelques temps, je me suis dit qu’il fallait que je reprenne un journal intime pour écrire ma bulle intérieure quotidiennement. A force de le conseiller aux autres, il m’arrive de me négliger. Et en fait, c’est ce que mon écriture m’envoie aujourd’hui, ce besoin de ressourcement émotionnel. Au travers du carnet intime, je vais pourvoir exprimer mes ressentis, mes émotions et y apporter une dimension plus douce en passant par les mots.
J’avais donc envie d’une bulle, d’un cocon que pour moi. J’étais ouverte à tout ce que ce moment de solitude avec moi-même allait pouvoir me donner. Ce voyage sensoriel était attendu dans toute ma vibration. Je trépignais, je respirais déjà les bienfaits de ce soin.
Je suis très réceptive à ces introspections, ces connexions à mon corps, mon esprit et mon âme. C’est d’ailleurs avec eux que je me relie dans l’écriture. Écrire est un acte de reliance intime avec soi. Si vous êtes dans cette ouverture et cet accueil de l’incontrôle alors les mots deviennent des caresses subtiles pour soi. L’écriture est un voyage sensoriel extrêmement puissant quand tout est relié en soi.
Cependant, depuis des semaines, mon corps a besoin de temps, de repli, de sensations et de sensorialités. Je n’ai pas envie d’aller dans la foule. Je n’ai pas envie de discuter et d’expliquer. J’ai juste besoin d’être avec moi et de me retrouver. C’est pour cela que j’ai choisi de m’offrir ce moment personnel et singulier pour entendre et ressentir ce que mon corps avait à me dire. Je ressentais cette nécessité d’une ré union, d’une renaissance avec ma personne et mon écriture en réalité. Tout est lié depuis toutes ces semaines.
L’écriture est une respiration qu’il faut ressentir dans son corps
Je ne commence jamais un atelier d’écriture sans demander à la personne de faire quelques respirations. Il est important de ressentir son souffle dans l’inspiration et l’expiration pour être dans son enracinement ou son ancrage.
On ne peut aller travailler l’émotionnel, les blocages, les peurs, les dépendances sans avoir ce lien vivant avec soi et son corps.
Lorsque j’écris au quotidien les idées ne manquent pas. Je me laisse souvent portée par mon intuition, mon inspiration et ma respiration du moment. C’est une pratique habituelle qui se met en place comme si c’était une activité sportive, une méditation ou une activité artistique.
Cependant, il arrive qu’il soit nécessaire de faire comme une réinitialisation, une restauration, une reconstruction de cette habitude, de ce mouvement qu’on connaît bien.
Le rapport avec notre corps est alors important car c’est lui qui va vous envoyer les premiers signes de fatigue et de besoins. Ces derniers temps, j’étais très fatiguée d’écrire. Ce n’est pas l’envie qui me manquait car j’ai la créativité tellement forte que l’écriture me permet d’apaiser ce tourbillon dans mon cerveau. J’avais plutôt un ressenti de répétition qui m’invitait de plus en plus à un renouveau.
Mon voyage sensoriel
Hier, je suis donc allée voir Chloé masseuse, praticienne en soins sonores, énergétiques et ayurvédiques.
Quelques échanges au début sur mon état d’esprit, mon état corporel. Ce n’est pas facile tout de suite d’identifier comment on se sent. Quels mots choisir pour être au plus juste.
Ce que j’ai dit c’est ce besoin de lâcher-prise et de laisser venir ce qui doit sans réfléchir et sans être trop dure avec moi.
Je me suis installée sur la table de massage et j’ai accueilli cet instant de grâce.
Le toucher est merveilleux. Les mains glissent avec l’huile essentielle et je sens mon corps flotter quelques instants pour ensuite revenir à son état physique proche d’un endormissement, ou d’un contact avec la terre à même le sol. Les mouvements se suivent, les gestes se répètent et prennent soin de mon corps. Je relâche petit à petit les quelques tensions encore existantes.
Je ne dors pas, je sens chaque mouvement et j’ai l’impression de laisser mon corps danser, onduler grâce aux mains de Chloé, la masseuse.
Les sensations sont agréables. Mes sens sont en éveil : je laisse venir les couleurs, les lumières plus exactement qui se manifestent à moi en ayant les yeux fermés, je laisse venir cette sensation d’être dans l’eau comme dans un bercement intime qui m’a fait me retrouver si petite dans les bras de ma maman. Et surtout ce voyage sensoriel où j’entends son souffle et le mien presque comme un chant, une ré union, une communion entre femmes.
Puis, vient le moment du massage de l’endroit sensible actuellement, qui me fait mal, celui du plexus solaire. Je souffre depuis quelques temps à cet endroit. Ce sont des brûlures intenses qui me réveillent la nuit. Angoisse, oppression, peur, émotions diverses qui me ramènent à mon manque de confiance, parfois ma colère mais surtout à ma place authentique.
Quelques respirations et Chloé me demande si j’accepte qu’elle joue du tambour chaman.
J’accepte et ressens une vive joie d’avoir ce soin sonore enfin pour moi. Je pratique le tambour depuis des années. Sa vibration proche du battement du cœur m’accompagne dans mon cheminement et mes méditations intérieures.
Le tambour commence à retentir dans le cabinet. Je connais ma réaction au tambour. Je sais que je vais très rapidement rentrer dans un état modifié de conscience sans aucun contrôle.
Mon corps commence à bouger et ce sont les larmes qui coulent, qui s’évacuent. Je lâche enfin mon émotion. Je me libère de ce qui m’encombre depuis des mois. Le voyage sensoriel m’offre des visions.
Je ressens près de mon corps, de mon côté gauche un long serpent qui se glisse, se love tout contre mon flanc, ma cuisse.
Je ressens une peur, un effroi, je dirai même pourtant je connais ce serpent. Je l’ai déjà rencontré dans un précédent voyage au tambour. Il est même un ami, un allié.
Mais j’ai toujours aussi peur de lui dès qu’il se présente à moi.
J’ai froid, je ne le veux pas près de moi. Puis j’ai une louve qui est venue sur mon ventre, mon plexus. Elle s’est allongée de tout son long. Elle m’a réchauffée puis sa tête s’est rapprochée de la mienne et elle m’a chuchotée de ne pas m’inquiéter, de me laisser guérir par l’esprit du serpent.
La rose de l’écriture
C’est le serpent de mon âme. Je me mets à onduler, à bouger comme lui. Une fois, la peur passée, je ressens sa force et son alignement sur mon côté gauche. Je me laisse aller et je retrouve un souffle apaisé, plus calme. Je reviens de ce voyage sensoriel avec une sensation de renaissance en ayant laissé tout ce qui m’emprisonnait et me faisait peur. Chloé a éteint la bougie et j’ai senti l’odeur m’embaumer comme un doux tissus.
Je me sens bien et je suis prête à accueillir la dernière partie de ce voyage sensoriel qui se concentre sur mon visage.
C’est l’huile de la rose qui m’enivre de son parfum et de son énergie d’amour. Les mains de Chloé se font plus vives pour bouger la peau de mon visage puis éclatantes de lumière quand mon front s’ouvre telle une porte tel un diamant bleu. Ce toucher sur le visage offre un éclat de lumières et de visualisations multimensionnelles. La rose de l’écriture apparaît alors. Laisser ma plume écrire l’amour, la douceur, l’enveloppement. La thérapie de la rose est une guérison pour les femmes mais aussi pour les hommes qui nous transporte dans un écrin de douceur et de compréhension de soi.
L’intégration du voyage sensoriel et le nouveau départ en écriture
Une fois le soin terminé, il est temps pour le corps, l’esprit et l’âme d’intégrer. Cette intégration est essentielle pour laisser au corps le temps d’accueillir dans toutes ces cellules le mouvement et la transformation.
C’est une véritable renaissance que j’ai ressentie. En effet, j’ai eu le sentiment de laisser partir beaucoup de négativité et de prisons intérieures mais surtout de renouer avec ma puissance. Mes ressources intérieures sont présentes et j’avais besoin de les retrouver pour me ré unir à mon écriture.
C’est une immense gratitude que j’adresse à Chloé mais aussi à moi-même pour oser aller en profondeur. J’ose ne jamais rester sur de l’acquis, j’ose ne jamais dire que je me connais ou me comprends tout le temps. Nous sommes des mystères singuliers qui méritent d’ouvrir nos champs sensoriels profondément humains pour découvrir encore et encore.