Il y a des silences qui protègent, et d’autres qui étouffent.
Des silences appris trop tôt.
Des silences transmis, normalisés, applaudis même.
Se taire pour ne pas déranger.
Se taire pour rester acceptable.
Se taire face à l’absurde, face à l’injuste, face à ce qui ne devrait jamais être normal.
Mais la résilience ne naît pas du silence imposé.
Elle naît du moment précis où l’on décide de ne plus se taire.
L’absurdité du silence
L’absurde commence quand ce qui fait mal devient banal.
Quand l’inacceptable est minimisé.
Quand la souffrance doit rester discrète pour ne pas troubler l’ordre établi.
On nous a appris à endurer en silence, comme si se taire était une preuve de force.
Mais se taire trop longtemps fracture l’intérieur.
Le corps se souvient. Les mots, eux, restent coincés.
Dénoncer l’absurdité, ce n’est pas crier plus fort que les autres.
C’est refuser de participer au déni.
Écrire pour ne plus s’effacer
L’écriture est souvent le premier espace où la voix peut exister sans être interrompue.
Sur la page, il n’y a pas de regard qui juge, pas de ton à adoucir, pas de rôle à jouer.
Écrire, c’est dire :
« Voilà ce que j’ai vécu. Voilà ce que je ressens. Voilà ce que je refuse désormais. »
L’écriture transforme la douleur informe en mots.
Et les mots rendent la douleur partageable, lisible, réelle.
Écrire, ce n’est pas se plaindre.
C’est reprendre la narration de sa propre histoire.
La parole comme acte de résilience
Quand l’écriture ouvre la voie, la parole peut suivre.
Parler, ce n’est pas chercher l’approbation.
Parler, c’est poser sa voix dans l’espace et dire : j’existe.
La résilience n’est pas l’oubli.
C’est la capacité à dire sans s’effondrer.
À nommer sans se dissoudre.
À dénoncer sans se perdre.
Chaque voix posée fissure un peu l’absurdité.
Chaque parole vraie crée une brèche dans le silence collectif.
Arrêtons de nous taire
Arrêtons de nous taire face à ce qui nous nie.
Arrêtons de nous taire pour protéger des systèmes qui blessent.
Arrêtons de nous taire par peur d’être « trop ».
L’écriture et la parole ne sont pas des luxes.
Ce sont des actes de survie consciente.
Des actes de résilience vivante.
Poser sa voix, c’est refuser de disparaître.
C’est transformer la douleur en sens.
C’est passer du silence subi à la parole choisie.
Et parfois, écrire ou parler ne change pas le monde entier.
Mais cela change notre place dans le monde.
Pour aller plus loin dans l’écriture thérapeutique: