Je t’aime en murmure Apprendre à parler avec le cœur. Cela pourrait être l’apprentissage d’une vie. Comment définir cette voix unique et personnelle ? Comment entrer dans cette expression sincère qui serait celle d’un amour pour soi et pour les autres? Et si la parole du cœur était celle tout simplement d’un chuchotement ? Dire je t’aime ne serait il pas un murmure ? Parler avec le cœur c’est être connecté à sa vérité intérieure. Nous entendons très souvent cela. Sois sincère et authentique dans ta parole. On peut aisément attribuer cette qualité aux bons orateurs qui sont capables de faire vibrer leur parole et transmettre ainsi à celui qui écoute un écho résonnant pour lui. Cette parole du cœur devient un échange entre ce que je te raconte et ce que toi tu vis. La parole au cœur c’est arriver en quelque sorte à créer un dialogue en parlant au cœur de l’autre. Mais comment se connecter à notre parole du cœur ? Étrangement cette parole viendrait avec le silence. Ce silence que l’on invite en douceur et en paix à l’intérieur de soi. Ce silence emprunte la voie de la confiance, celle de la paix avec soi et les autres. On pousse une porte en prenant une longue inspiration et une longue expiration. Faire entrer le souffle de la vie et faire sortir ce qui nous encombre. La méditation Pleine confiance est sans aucun doute un moyen d’entrer en contact avec sa parole du cœur. S’exprimer dans ce mouvement évident de la vie. Sentir que lorsque je respire, mon silence peut devenir un murmure que j’offre à mon environnement puis un cri et ensuite une parole reliée à moi, à mon intérieur, à mon cœur. Ce processus de vie pourrait s’apparenter à la mise au monde du tout petit.
Ô Miroir… Mais dis-moi qui je suis ? Est-ce que tu me comprends ? Est-ce que tu m’entends ? Est-ce que tu m’écoutes ?… Ces questions chantent très souvent dans le refrain de notre vie. Elles se répètent à nous et tapent à leur façon un rythme qui nous ramène à un face-à-face récurrent : Ma Parole et TOI. Au travers de ces points d’interrogation se pose la portée de notre parole. Nos mots sont destinés à être entendus et on souhaite qu’ils soient compris. Pourtant, il nous arrive qu’ils ne soient pas dans ce va-et-vient attendu. Notre parole est alors balancée entre mon intention de départ exprimée et le résultat obtenu. Ma Parole résonne comme un appel à l’autre qui nous écoute. Les mots expriment un besoin d’avoir quelqu’un qui nous entende, nous comprenne et nous accueille… Ce besoin exprimé est très personnel. Il est même très intime. Il vient de moi, c’est le mien. C’est celui qui m’habite à l’intérieur. Les mots qui alimentent notre parole viennent de notre intériorité. Ils sont parfois choisis de façon très consciente et parfois ils nous dépassent tant l’émotion nous habite. En AMOUR, en COLÈRE, en JOIE, en PEUR… en autant de face-à-face avec sa parole qui nous emmènent sur le chemin du JE et du qui je suis. Que se passe-t-il alors dans ce face-à-face ? Qu’est-ce qui fait que notre parole nous ressemble et nous fait ressentir parfois que nous nous éloignons de nous-même aussi ? Qui suis-je dans ma parole ? Qui vois-je dans le MIROIR de ma PAROLE ? Vastes questions qui laissent à supposer l’affirmation suivante que notre parole serait notre IDENTITÉ. Que lorsque je parle, mon JE est inévitablement Là. Derrière ces expressions : « J’ai tenu ma parole » ou bien « je suis fidèle à ma parole », on perçoit l’enjeu de son engagement très personnel. Lorsque nous parlons, nous voulons croire ce que nous disons.
La parole est en suspens, telle une funambule artiste des mots perdus à force de penser et de disparaître. Notre parole s’en est allée loin de qui nous sommes pour faire croire que nous sommes maîtres de notre langage et que nous sommes bien installés au monde. La Parole, qui selon l’adage, faisant du silence l’or, est quant à elle d’argent quitte à devenir transparente pour devenir une seconde zone après l’écrit, une page à déchirer une fois que tout est dit. Une page illustrant un chemin de questions qui laisse entrevoir notre perte de confiance dès qu’il s’agit de prendre la parole. Est-ce que je peux parler ?Est-ce que lorsque j’aurais écrit mon texte, je pourrais le dire ? Est-ce que j’ai mis le bon ton ? As-tu compris ce que j’ai dit ? Autant de questions que nous avons vécu durant notre apprentissage éducatif à l’école ou à la maison. Quitte à même se retrancher derrière un doigt levé, le cœur battant en espérant qu’on ne va pas se moquer de moi quand je parlerai. La Parole pose ses pas parfois difficilement. Et pourtant, il semblerait que de plus en plus on dise de la parole qu’elle est libre et libérée. Nous le constatons dans tous les médias. Il arrive alors qu’on arrose de non-dits criés sur les réseaux sociaux. La Parole est devenue un réservoir d’opinions distillées tant bien que mal au cours d’une conversation professionnelle ou personnelle pour nous faire un peu plus de place au milieu de tous. Alors comment reprendre notre Parole en main en direction du chemin de la confiance?